On reconnaît Rachid Akbal de loin à sa grande silhouette, les pieds bien ancrés dans la terre, le sourire large comme ses personnages hauts en couleur tout droit sortis de sa Kabylie ancestrale.

Nourri de contes depuis son enfance, il apprend le théâtre sous la houlette de Claude Mathieu, et le suit comme professeur quand il ouvre l’école Claude Mathieu à Paris. Il multiplie les expériences, les rencontres et les formes théâtrales ce qui fait de lui un inclassable. Avec la compagnie le Temps de Vivre qu’il ancre dans la réalité de la banlieue parisienne dès 1992, il s’inscrit dans le mouvement des raconteurs contemporains. Sa parole, dénuée d’artifices, précise et sincère, dessine parfaitement les contours de l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus lumineux comme dans ses zones d’ombre.

Témoin de son époque, il n’a eu de cesse d’écrire et de raconter, des histoires vécues par les algériens en France pendant la Guerre d’Algérie (Baba la France) aux années noires (Alger Terminal 2) en passant par les récentes révolutions arabes (Samedi, la révolution).

Avec Mon vieux et moi, sa dernière création, il poursuit son exploration du théâtre-récit en abordant le grand âge et la fin de vie. Capable d’une rare mobilisation physique, littéralement habité par ses personnages, il occupe la scène dans un véritable don de soi. Humaniste avant tout, son parcours dresse le portrait d’un homme libre et engagé, comme une promesse que la parole reste vive.